lundi 30 août 2010

Amélie Nothomb: "Je suis une mystique sans religion"



Par François Busnel, publié le 27/08/2010 à 15:00

Elle a écrit toute la matinée. Est passée à son bureau, aux éditions Albin Michel, où elle a répondu à quelques dizaines de lettres de lecteurs. A passé une heure en compagnie de notre photographe. Puis s'est rendue à Lire, où s'est déroulé cet entretien. Amélie Nothomb n'a rien de la star mégalomane et intouchable que les apparences laissent entrevoir. Tout, chez elle, se situe par-delà les apparences, justement. A l'heure où elle publie son meilleur roman, Une forme de vie, formidable réflexion sur le pouvoir de l'écriture mais aussi sur le but et le sens de la littérature, elle accepte de fendre un peu plus encore l'armure (japonaise) qu'elle s'est forgée au fil d'une carrière qui a fait d'elle l'écrivain belge le plus populaire de France.

Comment êtes-vous devenue écrivain ?

Amélie Nothomb. En lisant. Ma graphomanie est relativement tardive. J'ai commencé à lire et ce fut une boulimie. A trois ans, je lisais conjointement Tintin en Amérique et la Bible. La Bible qui était tombée en froid à la maison. Je viens d'une famille extrêmement catholique mais, à ma naissance, mes parents venaient de perdre la foi. Ils ne cessaient de dire du mal de la religion. J'entendais parler de la Bible sans arrêt mais sans savoir ce qu'elle contenait vraiment. Du coup, je l'ai lue en cachette. C'était très intéressant !

A trois ans... Comment aviez-vous appris à lire ?

A.N. Toute seule. Dans Tintin en Amérique. Je me souviens encore du moment où j'ai senti la puissance des mots : le moment où une vache ressort d'une machine à broyer sous la forme d'une boîte de corned-beef. C'est à ce moment-là que je me suis rendu compte que je savais lire, grâce à Tintin.

Pour continuer à lire cliquez ici: L´Express

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire